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Vic & Co en Chine
9 février 2012

À table?

 

 


En préparant notre épopée chinoise il y a trois ans, j'étais bien décidée à maintenir nos habitudes alimentaires familiales. Non je ne comptais pas coûte que coûte rester fidèle au régime Spécial K, Kwatta, boulettes sauce tomates, mais manger autant que possible local et de saison. Si en plus on pouvait maintenir la tendance bio, je comptais bien être la plus heureuse des TaiTai.
Pleine de bonnes intentions j'avais fait le plein de livres de cuisine asiatique, encyclopédies qui devaient me permettre de reconnaître les légumes non identifiés, ingrédients exotiques et autres saveurs inconnues.
On a vite déchanté...
Bien sûr il y avait les indispensables sans quoi on n'aurait pas survécu. Le gaufrier à été livré deux jours après notre arrivée, faisant partie des bagages indispensables, et j'ai fait des centaines de gaufres depuis. La cassonade, graisse à frire et épices pour pain de viande sont sur la liste de courses estivale et remplissent nos bagages. Et à chaque retour en Belgique Jean-Michel trafique gouda (mi-vieux!) et crevettes grises, dégustés dès son arrivée. L'échange de messages lors de son passage à la douane fait d'ailleurs partie du rituel ("ils vérifient un sac mais pas celui des crevettes, croise les doigts"- "je leur ai dit que c'était du chocolat pour les enfants, ça a l'air de marcher").

Mais même sans adopter les traditions culinaires chinoises qui peuvent être -soyons modérés- déconcertantes, ne clament-ils pas manger tout ce qui a quatre pattes sauf les tables et tout ce qui a des ailes sauf les avions?, on aurait pu au moins garder nos principes un tant soit peu écologiques? 

D'abord il y a eu la destruction systématique des villages autour de chez nous, et avec eux des marchés. Là où les premiers mois je mettais un point d'honneur à y faire le plus gros de nos courses, rentrant souvent avec des fruits et légumes totalement inconnus, j'ai dû vite me rabattre sur les supermarchés, faute de marchés.

Il y a surtout eu l'inquiétude grandissante quant à la sécurité alimentaire.
Bien sûr c'est une aberration écologique de manger de la viande importée d'Australie, mais qui a envie de manger de la viande teintée voire phosphorescente?
L'an dernier une brave dame de Shanghai a eu la surprise de voir une masse briller dans le noir de sa cuisine, pour se rendre compte qu'il s'agissait de la viande qu'elle avait omis de mettre au frigo. D'autres viandes brillant dans la nuit n'ont pas tardé à être découvert.
Il y a eu le cas de la viande soi disant de bœuf qui était, selon les sources officielles, de la viande de porc teintée pour pouvoir la vendre plus cher. Les sources non officielles, je préfère ne pas savoir de quelle viande elles parlent. 
I l y a aussi eu les athlètes positifs aux testes de dopage à l'étranger à cause de la consommation de viande chinoise, récemment d'ailleurs des athlètes étrangers à Shanghai pour une compétition avaient été informés des restaurants "sûrs" en la matière.
Donc la viande locale, non merci.

Le poisson, pas bien mieux, surtout depuis Fukoshima. Qui est sans doute que le sommet de l'iceberg chinois.

Les produits laitiers, l'affaire de la mélamine (2008)a fait assez de bruit. Ce qui a peut-être fait moins de bruit c'est que depuis on trouve très régulièrement cette substance dont on sait maintenant qu'elle peut être mortelle dans les produits laitiers en rayon. Une bonne partie des produits retirés du marché en 2008 a d'ailleurs été retrouvée dans les rayons ultérieurement...
Exit les produits laitiers chinois. Et les œufs au passage, des petits malins avaient vendu des millions de faux œufs, reconstitués à base de substances chimiques. L'intérêt? Aucune idée...

Les fruits et légumes? On ne compte plus les analyses donnant des résultats affolants de taux de pesticides ou engrais utilisés. En se baladant dans les campagnes on trouve le long des champs les emballages vides de ces  produits en tel  nombre qu'ils suffiraient pour traiter des superficies dangereusement plus grandes.
Puis il y a les histoires qui seraient drôles si elles n'étaient pas terrifiantes de pastèques traitées aux hormone de croissance qui explosent au mieux dans les champs au pire à la figure des pauvres consommateurs (bonjour docteur, j'ai été attaquée par une pastèque ....) ou de champignons fluorescents (quoiqu'on pourrait créer une belle recette avec la viande aux mêmes propriétés!) . 
Je passe le cas du riz aux métaux lourds, du vinaigre aux acides mortels, des germes de soya blanchis à l'eau de javel ...

Pas étonnant donc que la sécurité alimentaire soit -avec la pollution de l'air- le sujet favori des expats. Et qu'on se tourne, à regret, vers les produits importés. Ce qui nous empêche pas de découvrir les délices asiatiques, mais ça c'est une autre histoire.

 
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