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Vic & Co en Chine
11 octobre 2011

Yunnan nous revoilà

Yunnan, nous revoilà !

 

Sachant qu’il ne nous reste vraisemblablement plus que quelques mois en Chine, nous avions hésité à retourner au Yunnan où nos avons déjà été deux fois, alors qu’il y a encore tant d’autres endroits à découvrir.  Mais au moment où nos avons franchi le seuil d Linden Centre à Xizhou, on a su qu’on avait fait le bon choix . L’endroit est toujours aussi paisible et magique.

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Cette fois-ci nous découvrons  le village sous les couleurs d’automne, jaune comme les récoltes  dans les rizières qui battent leur plein. On les observe du haut de la terrasse qui domine les environs, puis on se ballade dans le village, avec l’agréable impression de revenir dans un endroit familier, même à l’autre bout du monde. En rentrant les enfants se lancent avec les fils de Brian et Jeannee dans un combat de Kung-Fu acharné.

 

Brian et Jeannee et leurs deux fils de douze et quinze ans vivent ici à l’année. Ils se sont lancés dans une aventure assez risquée, mais qui s’avère une belle réussite. D’une demeure Bai (minorité ethnique importante au Yunnan) traditionnelle ils ont fait un hôtel sans rien changer aux structures d’origine, si ce n’est l’ajout de salles de bain. La plus grande des prouesses est certainement d’avoir obtenu et maintenu les autorisations tant il est inhabituel pour des étrangers en Chine de mener à bien ce genre de projets.

Au-delà de l’aspect hôtel, ils ont réussi le pari de s’intégrer dans ce petit village perdu au fin fond d’une province chinoise, et en plus d’y attirer des visiteurs toujours plus nombreux, impatients de découvrir les richesses innombrables de cette région.

A chacune de nos visites nos avons eu l’impression d’être invités chez des amis qui prenaient plaisir à nous faire visiter leur région. Car Brian et Jeannee sont des passionnés qui connaissent les coins et recoins de la région et sont amis avec chacun des villageois.

 

C’est ainsi que ce matin ils nous ont emmené à ne cérémonie au village voisin. Il s’agissait de s’assurer de la protection du village en apportant à sa frontière les tablettes représentant les dieux locaux. En arrivant a temple d’où il fallait sortir ces tablettes, nous y sommes accueillis en invités de marque. Très vite un attroupement de femmes se forme autour des enfants et moi quand elles réalisent qu’ils sont tous frères et soeurs. Puis elles remarquent le bracelet en jade que Jean-Michel m’avait offert lors d’un précédent voyage au Yunnan. Elles en portent tous et commencent à le comparer pour en arriver à la conclusion qu’avec quatre enfants j‘en avais bien mérité un si beau. Franche rigolade entre femmes de cultures et langues on ne peut plus différentes.

 

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Là-dessus le cortège se met en route. Les femmes arborent leurs plus beaux costumes et portent des offrandes à travers le village pendant que les hommes font sauter des pétards pour faire fuir les mauvais esprits. Arrivés aux confins du village la procession s’immobilise pour une cérémonie d’offrandes devant les plaquettes. Pendant que je filme, Paul qui commence à avoir faim s’élance sur les plaquettes sacrées derrière lesquelles il a repéré des pommes et des bananes, l’en-cas parfait ! Avant le sacrilège ultime j'arrive heureusement à rattraper le chenapan.  Dès la fin de la cérémonie mes nouvelles copines m’inondent de beignets aux couleurs inquiétantes, loin loin des critères de sécurité alimentaires occidentales …

 

L’après-midi changement de programme, nos partons pour une plantation de thé. Le Yunnan est très fier de son pu-er, thé fermenté délicieux qui comme le vin a des millésimes et peut se consommer jusqu’à plusieurs décennies après sa récolte. Il est très savoureux …sauf quand je le prépare à la maison où dans le meilleur des cas j’obtiens un jus de poussière. J’ai bien l’intention d’éclaircir ce mystère aujourd’hui !

Première étape , la cueillette. Chacun a une hotte sur le dos et s’applique à ne cueillir que les pousses vertes et tendres. Aux pieds de l’Himalaya se retrouver à cueillir du thé est une expérience hors du commun et les enfants adorent. Ensuite nos grimpons un peu plus loin dans la montagne jusqu’à une superbe cascade (dans laquelle les garçons manquent de glisser, mais ça c’est une autre histoire).

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A notre retour commence le vrai boulot. Les feuilles sont d’abord séchées dans une grande poêle, puis roulées dans les mains pendant une bonne demi-heure avant de repasser dans la poêle. Une heure plus tard nos avons en main le résultat de notre cueillette prête à la consommation. Quand nous passons à la dégustation j’apprends que mes déceptions gustatives peuvent avoir autant de causes qu’on ne trouve de feuilles de thé dans ne théière … je ne suis pas sortie du hutong! Ca peut tenir à l’eau utilisée, sa température, le fait de rincer ou non le thé avant de le faire infuser, de jeter ou non la première voir seconde eau, l’endroit où on se trouve, l’âge du thé (et du capitaine je suppose), bref …

La Chine est le berceau mondial du thé, toutes les plantations ailleurs dans le monde (Inde, Sri Lanka) ont comme origine des plants chinois.

Toujours est-il que nous rentrons très fièrement avec notre thé home-made que nous gardons pour Valentin, grand amateur de thé dont c’est l’anniversaire aujourd’hui ! On est très loin du fade petit sachet jaune !

 

Si nous croyions bénéficier d’un repos bien mérité après une telle journée, c’est raté car dès la fin du repas  nous partons à la chasse …aux sauterelles dans les rizières. Ca semble assez courant comme activité en cette saison car les champs sont parsemés de petits points lumineux comme autant de chasseurs armés de lampes de poche. Ces braves bêtes seront frites et servies en délicatesse au petit déjeuner, avis aux amateurs ! Ceci étant plaise au ciel que je n’aie jamais à survivre sur n régime de sauterelles car je ne suis franchement pas douée … (mais j’ai goûté courageusement, pas mauvais du tout !)

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Vendredi matin Jeanne et moi suivons un cours de cuisine qui commence par le marché de Xizhou (où nous rencontrons des vendeuses de sauterelles frites à tous les coins de rue). Entre les têtes de cochon et les œufs de cent ans nous dénichons les ingrédients nécessaires à la préparation du repas de midi, dont mon fameux légume mystère d’il y a deux ans pour ceux qui se souviennent. Je repars moins bête, ça s’appelle d « lettuce root », de la racine de laitue. Une heure de découpe et de wok plus tard, après une savante alchimie de vinaigre de riz, poivre du Sichuan et sauce soya, toute la famille déguste une salade chinoise de concombres et un poulet gongbao qu’on retentera dès Pékin !

 

L’après-midi se passe en ballades dans les rizières a gré des rencontres avec les villageois qui récoltent et les enfants qui courent dans les rigoles poursuivant les sauterelles (rassurez-vous, de ce qu’on a vu l’espèce est loin d’être en voie de disparition). Fatigués on arrête une carriole pour aller faire n tour chez les brocanteurs du village, d’où on revient chargés de souvenirs. Brian qui nous accompagne chez l’un d’eux est ravi de nos trouvailles. Grand expert en art asiatique, il arpente à longueur d’année les greniers et arrière-cours des villageois à la recherche d’objets destinés en partie à leur galerie à Chicago mais surtout à la décoration de leur maison d’hôtes où Jeannee et li regardent en souriant les enfants jouer au base-ball dans la cour entre les vases et statues vieilles de plusieurs siècles.

 

Dernier jour de vacances déjà et nous sommes pris d’une flémingite aigue ! On la soigne avec application du haut de la terrasse et en se baladant dans le village où on reconnaît de plus en plus de têtes connues, tous nos amis de la semaine. Une dame nous invite à la suivre chez elle et nous offre un plateau de fruits tout en nous expliquant en détails son arbre généalogique –enfin on croît. Je me mets à rêver d’une vie de villageoise au fin fond de la Chine, à vivre au fil des saisons. Ca doit être l’effet Xizhou, qui représente pour nous la Chine sans tous les aspects qu’on n’aime pas, une parenthèse bienvenue.

 

Cette fois-ci les vacances sont bien terminées, cap sur Pékin !

 

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