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Vic & Co en Chine
23 janvier 2012

Retour à Xizhou

 

 


N'atteind pas Xizhou qui veut. Comme tout paradis qui se respecte, l'accès se mérite. Après un vol secoué de Pékin à Kunming, capitale du Yunnan et surnommé à raison la ville du printemps éternel, la route est encore longue.
Notre chauffeur nous attendait tout sourire, nous l'étions nettement moins à l'idée des quatre heures de route qui nous attendaient.
Mais la route  était belle, traversait les rizières, les champs, la vallée des dinosaures, les montagnes. La vallée des dinosaures de Lufeng non loin de Kunming est  l'endroit au monde où on a trouvé le plus de fossiles de dinosaures. Un énorme parc d'attraction y a été consacré et pendant des dizaines de kilomètres on voit des dinosaures peints sur les façades des maisons des villages.
Les paysans travaillent dans les champs, puis à la tombée du jour rentrent, leur fardeau su r le dos. On roule à travers un livre de cartes postales, d'images d'Epinal d'une Chine d'un autre temps.
Notre chauffeur qui ne parle pas un mot d'anglais tente de nous faire la conversation, ce qui donne des résultats épiques.
 Il nous explique qu'il ne connaît ni la Belgique ni la France, mais très bien l'Italie. Qu'a donc été faire ce chauffeur de taxi originaire de Dali en Italie? 
Il a vu Milan, Venise, Rome, le Vatican.  
Et il  a fait des vêtements, dans l'usine. Un atelier clandestin, un ouvrier chinois exploité à la solde des grands couturiers italiens? Aurions-nous démasqué un trafic? 
Il y aurait fait des qipao (robe chinoise traditionnelle), ça c'est étrange, quel est l'intérêt d'aller faire ça en Italie alors que ça ne coûte rien de le faire ici ... En cuir, en cuir la qipao? Oui oui, puis une histoire de chaussures ... 
Et il a fait des photos. Ah, du tourisme alors, il a pris photos des monuments? Non non, des vêtements, beaucoup de photos des vêtements.  Ça y est, ce n'est pas un ouvrier clandestin, mais un espion venu en Italie pour ensuite copier  les modèles dans ses ateliers chinois et les vendre ensuite dans les fake-markets des grandes villes où ils feront la joie des touristes? 
On ne connaîtra jamais le fin de l'histoire ... 

 Et quand enfin on atteint Xizhou, c'était l'excitation des retrouvailles, l'impression d'être accueillis chez nous. Le repas était prêt, les bouillottes dans les lits, on s'est tous endormis sans demander notre reste.

Le lendemain, dernier jour de l'année du lapin, le village est en effervescence, on prépare le réveillon. En chemin vers le marché, une villageoise qui nous avait invitée chez elle en octobre dernier nous reconnaît et m'embrasse en me souhaitant plein de choses merveilleuses pour l'année à venir ... enfin je crois.
Au marché l'excitation est à son comble, véritable marée humaine. Imaginez un hypermarché en Europe un 31 décembre et remplacez le foie gras par des têtes de cochon et le homard par des boulettes de riz gluant. Ça vous donne une petite idée? Les enfants du village ont faut le plein de pétards et de feux d'artifice et s'en donnent à coeur joie, Arthur et Brice, le fils de Brian et Jeannee ne tardent pas à en faire autant.

L'apres-midi je me tiens à mes bonnes résolutions et je pars courir à travers champs et villages. Partout les préparatifs battent leur plein. Les gens dans leurs beaux costumes traditionnels collent sur leurs portes les couplets caligraphiés qui protégeront leur foyer tout au long de l'année à venir ainsi que des dessins de guerriers terrifiants sensés chasser les mauvais esprits. Toute une rue est affairée à égorger et plumer des poulets, un peu plus loin on rince des têtes de cochon pendant qu'une vache regarde cette agitation d'un air béat. Je sautille au-dessus de flaques de sang et me prends des plumes dans la figure, tout en attirant les regards éberlués des villageois. Quelle est donc cette folle qui vient courir au milieu de ce branle-bas de combat? Je pars d'un beau fou-rire quand je me rends compte de l'absurdité de la situation (pour couronner le tableau de la grande dingue sautillant dans les rues sanguinolantes au fin fond de la Chine, j'ai dans les oreilles ma playlist parfaitement débile-j'assume- et sautille donc sur fond de Joe Dassin, Abba et des hits  des années '80)

Le soir et la nuit donnera un concert de pétards et de feux d'artifice mais on est loin du vacarme de Pékin. Et puis de toute façon ici on ouvre que tout est beau, tout est merveilleux. C'est peut-être l'effet enivrant de l'oxygène à laquelle nous ne sommes plus habitués?

Pour les photos, il faudra attendre notre retour à Pékin ...


 
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