Printemps au palais d'été

Dimanche était si possible encore plus printanier que samedi, et après notre promenade et les siestes de Paul et Margot, nous décidons d’aller nous aérer au palais d’été, qui était la résidence estivale des empereurs quand la chaleur les faisait fuir la cité interdite. On ne peut que leur donner raison ! L’endroit est magnifique, frais, un vaste ensemble de palais, galeries, temples autour d’un immense lac. Par ce beau jour le lac était parsemé de pédalos et de bateaux, au grand damne des enfants qui ne voyaient pas pourquoi leurs parents tenaient à faire la promenade à pied !
Comme d’habitude nous attirons les foules, les enfants sont montrés du doigt, touchés, caressés, pris en photo et filmés. Jeanne me reproche de l’avoir trop bien habillée, elle suppose que c’est sa tenue qui suscite l’émoi des paparazzi ! Arthur lui fait le dragon quand on veut le faire poser, mais ça fait encore plus rire. Margot par contre joue le jeu à fond, ravie d’être au centre des intérêts. Elle se retrouve donc systématiquement au milieu d’un groupe d’enfants hilares, mitraillée par les parents enchantés. En tous cas on a vite appris à compter jusqu’à quatre, à force d’entendre nos fans s’esclaffer “ie-aah-saan-soe” …
Après avoir fait une partie du tour du lac, nous empruntons un bâteau-dragon pour rejoindre l’autre rive, pour le plus grand bonheur de nos quatre vedettes. Un dernier passage sur un splendide pont en pierre pour admirer la vue de l’autre côté et il est déjà temps de rentrer. La route du retour nous mène devant le quartier olympique et nous admirons de près le fameux nid ainsi que des immeubles à l’architecture tout à fait invraisemblable, dont un en forme de monstre marin. Le contraste avec les quartiers quelques kilomètres plus loin est énorme, on y voit les gens se débrouillant comme sans doute il y a cent ans, cuisinant sur des rechauds branlants alimentés au charbon transporté à bicyclette, des enfants jouant dans les cours intérieures de maisonettes qui ne semblent tenir debout que par hasard.