Pekin en touristes

On a remis ça, il va falloir qu’on fasse attention, on va finir par y prendre goût !

Jeudi on a fait du vrai tourisme, guides sous le bras et appareil photos en mains (j’ai d’ailleurs été très vexée qu’on m’aborde pour me vendre des breloques et qu’on me les propose en dollars, non mais …) nous sommes d’abord aller visiter le temple des lamas.

Ce temple est constitué de plusieurs salles, et ça grouille de monde, touristes et fidèles. Sensibles à l’encens s’abstenir ! Il s’achète non pas par bâton, mais par sacs entiers, et se brûle par dizaines devant chaque autel, ce qui donne de loin une impression de barbecue tellement il y a de la fumée.

         

Ce temple vaut certainement le détour, les styles sont intéressants, les statues impressionnantes, mais une fois de plus la façon chinoise de restaurer les monuments historiques me surprend. On a l’impression qu’ils sont entrés dans le premier Brico (ou Leroy Merlin, ou même B&Q si on veut faire chinois), ont acheté quelques pots de peinture et ont demandé aux scouts locaux de mettre une bonne couche. Tout est clinquant, brillant, et on ne voit pas la différence entre le poste de péage de l’autoroute et la cité interdite, ou le temple des lamas ! Mais sans doute qu’en visitant nos monuments où on tente de préserver l’authenticité en intervenant le moins possible, les touristes chinois doivent nous trouver très négligents ?

Ensuite nous avons voulu visiter les tours du tambour et de la cloche, le centre du vieux Pékin, au milieu des hutongs, mais nous sommes restés bredouilles, les deux tours sont en restauration … jusqu’à demain ! Nous nous sommes donc baladés dans les hutongs, puis avons suivi les conseils de Jacky (tout fier du coup) et du Routard et avons été déjeuner aux bords du lac Houhai, dans un restaurant bien chinois. On n’est pas très sûrs de ce qu’on a mangé, d’ailleurs on n’est pas très sûrs non plus que c’était tout à fait ce qu’on avait commandé, mais c’était bon et on est pas malades.

Là-dessus il était temps de récupérer nos loustics, d’assister à l’entrainement de foot d’Arthur et d’aller choisir des nouveaux livres à la bibliothèque avec les filles, de faire les devoirs, jouer au scrabble, préparer le repas, raconter des histoires, et de mettre tout le monde au lit … pour la première fois avec les couettes, car ça commence à se rafraîchir …

Vendredi le soleil s’est pointé timidement et comme c’était le dernier jour de « vacances » on a été se ballader au 798, nom barbare sous lequel se cache le quartier des galeries d’art de Pekin. Au hasard des expositions, nous sommes tombés sur une rétrospective d’une œuvre communiste considérée comme majeure, une énorme toile qui représente la création de la République populaire (Mao prononçant son discours du haut de la porte de la cité interdite)

En soi ce tableau n’a rien de particulier, mais l’exposition montre cette même toile à travers les années, au fur et à mesure des purges du parti, on effaçait les personnages tombés en disgrace, on retravaillait les détails. Nous n’avons saisi que le quart du tiers des explications, le reste étant donné en chinois, mais déjà le quart du tiers était étonnant.

Le Pekin du 798 District est tout à l’opposé des quartiers que nous avions visité la veille, c’est un quartier avant-gardiste, qui bouge, qui s’ouvre. C’est d’ailleurs là qu’a été ouvert par nos compatriotes Guy et Myriam Ullens l’UCCA (Ullens Center of Contemporary Art) qui acceuille régulièrement d’impressionnantes expositions d’art contemporain (et qui a un excellent restaurant, mais ça c’est une autre histoire …).

Dimanche nous avions décidé de montrer la Cité interdite et la place Tienanmen aux enfants. On voulait profiter que la place, la plus grande du monde quand même, soit encore toute décorée pour les festivités d’anniversaire, mais un bon dix million de pékinois semblait avoir eu la même idée que nous !

On a donc abordé la cité interdite en sens inverse, en entrant par la sortie (mamaaaaaaaaaan, maintenant on peut entrer hein, elle est plus interdite hein la ville, ils vont pas nous tuer parce que l’empereur il n’est pas d’accord qu’on entre hein ?) et en remontant le flot de touristes à sens inverse. Ca a beau être l’attraction touristique par excellence, ça reste très impressionnant. La première fois j’avais trouvé ça assez monotone, quand on a vu une cour on en a vu dix, quand on a vu une pièce on sait que le 9998 autres lui ressemblent (le chiffre est exact, enfin je n’ai pas compté, mais l’empereur était sensé être le fils du roi du ciel, qui lui avait –au ciel- un palais de jade de 10000 pièces, et par respect son fils ne pouvait donc pas en avoir autant sur terre, ceci était l’intermède guide du routard), mais en revoyant cette cité plus si interdite, je l’ai découverte autrement, avec plus d’attention pour les détails, les perspectives. Vous allez voir que la prochaine fois je prendrai le guide !

L’entrée de la cité interdite se trouve sur la place Tienanmen, et nous sommes donc sortis dans le bain de foule … Je vous épargne la description de notre traversée de la place pour rejoindre Jacky qui tentait en vain de nous récupérer sains et saufs, on y est arrivés grâce à la collaboration d’un agent compréhensif qui nous a hébérgé au milieu de la circulation, grâce à Jean-Michel qui a failli se faire écraser entre deux bus en allant chercher Jacky et grâce aux enfants qui trouvaient tout ça drôle …

Comments

[Jeanne]

T'as déjà "goûté" aux délices du marché nocturne de la Wangfujing?

Et pas loin y a une sorte de self pas cher et trèèèès bon. Mais piquant!