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Vic & Co en Chine
28 décembre 2009

Dali-Lijiang

Le lendemain matin nous quittons à regret Dali ou plutôt Xizhou, pour continuer à grimper en direction de Lijiang, situé à 2400m d’altitude. La route est longue et serpente à travers les montagnes, mais la vue est tellement belle qu’on oublie de se plaindre. Vers midi nous atteignons Yuhu, village de montagne naxi, qui ressemble finalement fort aux villages alpins ou savoyards, en plus rustique et authentique. Les naxi ont une toute autre façon de construire leurs maisons que les bai de Dali, et les costumes n’ont rien à voir avec ceux. La plupart des adultes arborent des casquettes mao, ici aussi ils ont été fort marqués par le passage de la Longue Marche, bon ça date de plus de 70 ans, mais à y regarder de près, c’est peut-être bien l’âge des casquettes en question ! Nous prenons le repas dans une famille naxi, les enfants … mangent leur bol de riz, qui l’eut cru, nous profitons de succulents plats de légumes et viande. Dans la cour des vieillards jouent au mahjong sous l’œil concentré de Margot qui s’y mettrait bien aussi. La route de montagne nous mène ensuite à Baisha, bourgade naxi un peu plus grande mais folklorique, où nous avons raté le célèbre Docteur Ho. Ce personnage loufoque a longtemps été un incontournable de la région, soignant par les plantes quiconque franchissait sa porte, mais selon les dires de Lili il serait devenu limite senile et sous l’emprise de son fils et de sa belle-fille à l’esprit nettement plus mercantile.

Le programme du jour prévoyait encore une visite au monastère Puji, mais personne ne peut nous dire à combien de minutes ou heures de grimpette dans les montagnes il se trouve, notre chauffeur se souvient juste avoir monté très longtemps sans jamais le trouver, ça nous suffit comme avis … En arrivant à notre hôtel, on ne regrette pas notre décision, c’est un vrai petit paradis ! Ce ne sont pas une ou deux chambres, mais carrément toute une maison, avec une vue tout à fait magique sur la montagne du dragon de jade (tout un programme, mais il paraît que les dragons chinois sont sympas) ou snowmountain. On passe une nuit merveilleuse. Le lendemain matin les enfants n’ont aucune envie de quitter « la maison » comme ils disent, mais on finit quand même par se mettre en route pour Lijiang, haut-lieu touristique depuis que les médias l’ont découvert suite à un terrible tremblement de terre en 1996. On commence la balade par un tour du parc de l’étang du dragon noir (encore un!), qui offre des vues spledides sur la montagne de l’autre dragon, celui de jade. Nous sommes attirés par une musique étrange et assistons avec étonnement à une danse de chamanes. Les naxi avaient jusqu’à l’époque de Mao une tradition chamanique dite « dongba », qui remontait à des millénaires. Les quelques chamanes qui ont survécu tentent aujourd’hui de transmettre leur savoir ancestral aux plus jeunes, et y sont encouragés par les autorités locales. Les chamanes sont aussi les défenseurs ardus de l’écriture naxi, qui est tout à fait particulière, personne ne connaît l’origine des quelques 1300 pictogrammes qui la composent. La danse à laquelle nous assistons a beau être destinée aux visiteurs et touristes de passage, les locaux, dans leurs beaux costumes naxi, s’y joignent volontiers. Au milieu de ce parc splendide se trouve un pavillon d’où on est sensé pouvoir attraper la lune. Nous y avons trouvé tout un bouquet de trèfles à quatre feuilles ! Cap ensuite sur la vielle ville de Lijiang, ou Dawan comme on l’appelle parfois, entièrement reconstruit après 1996, selon les plans d’origine. C’est touristique au possible, on ne compte pas moins de 8000 boutiques … C’est néanmoins charmant, et à moins que les nombreux locaux en costume soient tous des acteurs déguisés à la solde de l’office de tourisme (ou touyism comme l’affiche un panneau …), le mélange surfait-authenticité est quand même un cocktail réussi.

Après un pique-nique improvisé sur la place du marché, on escalade les marches vers Wanggu, d’où on a une vue imprenable sur les toits de la ville, puis on redescend vers le palais des Mu, anciens seigneurs de la ville. Margot sympathise avec les moines taoistes et plonge sur les coussins de prière (« Dis maman, toi tu as besoin d’attendre moi pasekeu moi j’ai toujours besoin de faire les prières comme ça » et hop elle replonge sur son coussin). Le fameux tremblement de terre de 1996 a détruit toutes les habitations de fortune qui avaient été construites par les habitants dans l’enceinte du palais des Mu une fois que ses seigneurs l’avaient déserté, ce qui a permis d’entièrement le restaurer.

Encore quelques marches à descendre et on est de retour dans le centre de Lijiang.On rencontre un fauconnier, des hommes habillés comme les caravaniers de jadis (Lijiang comme Dali était sur la route du thé et de la soie qui partait de Birmanie pour rejoindre le Tibet, et les hommes partaient de longs mois avec les caravanes, ce qui fait que la plupart des sociétés locales sont devenues tout à fait matriarcales), mais aussi des floppées de vieilles dames naxi, ou d’adolescentes qui portent le costume par-dessus leurs jeans, l’oreille collée au gsm dernier cri. Cette balade clôture déjà notre séjour à Lijiang, demain on continue à grimper, vers le toit du monde cette fois-ci !

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