Tonle Sap

Tonlé Sap

Journée tout à fait différente, nous partons en excursion pour le Tonlé Sap, la plus vaste étendue d’eau d’Asie du Sud-Est, sans un seul temple au programme.

Après une promenade à travers la campagne, nous embarquons sur un bateau à moteur, pour la grande joie de nos petits marins. Les paysages défilent et nous profitons de la vue quand tout d’un coup une gamine saute à bord, nous propose des boissons et redisparaît aussi vite que l’éclair. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Aux abords d’un village flottant, des enfants s’approchent de notre bateau, installés dans des bassines à vaisselle. Ils discutent gaiment d’une bassine à l’autre tout en nous proposant de prendre leurs immenses serpents en photo. De loin nous apercevons une église flottante, un jardin d’enfants sur l’eau, des marchands qui vont d’une maison flottante à l’autre en barque, pour le moins dépaysant. Bref arrêt pour voir un élevage de crocodiles, nous ne sommes que moyennement rassurés quand on nous explique fièrement qu’ils proviennent du lac sur lequel nous nous promenons…

La promenade en bateau se poursuit. On aimerait la dire idylique mais le moteur est tellement bruyant qu’on ne s’entend pas parler, et quand après une bonne heure on atteind la forêt inondée, on est presque sourds. Qu’à cela ne tienne, notre capitaine nous mène à un village sur pilotis tout à fait dépaysant, d’où nous prenons des petites barques que nous manquons de faire chavirer … On pagaie à travers le village pour rejoindre la fameuse forêt inondée, qui a quelque chose de magique. Les arbres sont enracinés dans l’eau, la lumière est indescriptible, il y fait calme et frais. Au milieu de cette forêt on croise une gamine qui fait la lessive à même sa barque, un vieillard qui improvise une douche avec une casserole, on ramasse des gros escargots d’eau et on attrappe des gros coups de soleil. Ah non, ça c’est que pour moi !

Encore quelques mètres en bateau et nous sautons sur la terre ferme, d’où nous rejoignons notre bus, garé quelques centaines de mètres plus loin. Pendant les dix minutes qu’a dû prendre cette ballade à pieds à travers la campagne, sous le soleil brulant (très relatif pour les Cambodgiens, malgré un bon trente degrés décembre est leur mois le plus froid de l’année) et avec Paul endormi dans mes bras, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ces millions de personnes lancées sur ces mêmes routes campagnardes il n’y a pas si longtemps. Je n’aurais pas osé me plaindre …

Pendant que nous dégustons un délicieux repas dans un restaurant du village, les enfants font la sieste dans les hamacs prévus à cet effet, car forcément avaler un bol de riz ça prend moins de temps ! Il faut absolument que je pense à installer des hamacs à la maison, c’est bien la première fois que je vois les quatre d’accord sur le principe de la sieste !

Sur la route du retour nous nous arrêtons dans un élevage de vers à soie. Les enfants sont fascinés par ces petites bestioles qui produisent ces superbes tissus rien qu’en bavant … c’est sûr que je porterai un autre regard sur mes foulards dorénavant ! Ca ne m’empêche pas de me faire gâter par Jean-Michel qui m’offre une superbe robe en vue du réveillon.